Ce composé chimique, utilisé notamment dans les plastiques alimentaires (polycarbonate et polyépoxy) dont les biberons, est soupçonné d'être un perturbateur endocrinien, pouvant entraîner des troubles hormonaux et favoriser le développement de maladies cardio-vasculaires et de cancers du sein ou de la prostate. Outre les biberons en polycarbonate, le Bisphenol A est également présent dans les canettes, boîtes de conserve, bouteilles réutilisables, ciments dentaires, ou les appareils ménagers comme les bouilloires.
Le Réseau Environnement Santé (RES) s'est réjoui de cette nouvelle tout en estimant qu'il fallait désormais aller au bout de la logique en protégeant également les bébés allaités et les foetus exposés via la contamination maternelle. ''Les sénateurs ont fait un grand pas en avant en accréditant les études scientifiques qui prouvent la toxicité du BPA lorsque les nourrissons y sont exposés par la contamination alimentaire, notamment via les biberons. C'est une 1e étape au niveau national. Les mères étant elles-mêmes exposées au BPA par voie alimentaire (au travers des plastiques alimentaires tels que canettes, boites de conserve, film alimentaire, bouilloire...), il faut désormais aller au bout de la logique en protégeant également les bébés allaités et les foetus exposés via la contamination maternelle. C'est l'ensemble des sources d'exposition alimentaire qu'il faut donc éliminer'', a estimé le porte parole, André Cicolella du RES dans un communiqué.
L'association européenne des producteurs de matières plastiques, PlasticsEurope, et le syndicat professionnel des emballages plastiques et des emballages souples, ELIPSO, jugent quant à eux que la suspension de la commercialisation des biberons ''n'est qu'une fausse solution qui alimentera les angoisses des consommateurs''.
Début février, l'AFSSA avait reconnu l'existence de ''signaux d'alerte'' dans l'utilisation du bisphénol A, et préconisait de développer de nouvelles méthodes d'évaluation sur ses risques éventuels.
La proposition de loi devrait être prochainement inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.